

L'oiseau de la chance
Comment
tout le monde
a-t-il su très
vite
que l’ouirapourou était
l’oiseau de la chance ?
Ah
ça, je ne sais pas,
mais pour sûr
que c’est vrai !
Connaissez-vous l’ouirapourou, l’oiseau enchanté de la chance qui vit dans les riches forêts de l’Amazonie ?
Son histoire est un peu triste.
Mais le chant de cet oiseau
est si poignant
et si doux
qu’il vaut la peine de la raconter.
Elle commence au moment où
un jeune Indien jouait de la flûte
dans la forêt.
De jeunes Indiennes l’ont entendue
et vite
elles ont voulu voir qui était
le bel Indien qui en jouait.
Vite vite
elles ont rencontré le musicien.
Ah,
quelle terrible déception !
Elles croyaient, ces jeunes sottes,
qu’une chose belle ne peut venir que
d’une belle personne.
Au même moment,
les Indiennes
ont entendu une autre
flûte,
douce et mélodieuse.
Et sur qui sont-elles
tombées ?
Non pas un Indien,
mais un oiseau perché sur
une
branche d’un arbre touffu.
C’était
un oiseau ouirapourou.
Elle a préparé son arc
et
ses flèches. Une flèche
a
suffi pour faire dégringoler
l’oiseau
de sa branche.
Cet Indien, au doux
sourire, s’est approché de
celle qui lui avait
permis de prendre une
forme humaine, tandis que les autres Indiennes auraient
bien voulu qu’il les
courtise.
Mais
tout allait bien.
C’est
alors que
le vent a apporté
de
nouveau la mélodie
de la première flûte :
celle
de l’Indien très
laid.
Les filles
savaient qu’il voulait
se venger
de
leurs mauvais traitements
et elles
ont fait cercle autour
du
bel Indien pour
le cacher. Mais l’Indien très laid sans tarder
a décoché une
flèche en direction de son rival, juste pour
lui faire peur.
Alors,
croyez-moi,
grâce à un sortilège
miraculeux,
à l’instant
même, le beau
garçon
s’est changé
en oiseau invisible,
mais
sans changer
de place. Et les
Indiennes,
même sans
le voir, ont pu
entendre
son chant
plein de bonheur.
Oui,
c’était un Indien très vilain
et
elles n’ont eu aucun égard pour lui.
Elles l’ont chassé de la clairière.
Humilié, il a pris la
fuite.
Pleines d’espoir, elles
se sont dit :
C’est peut-être un bel Indien
qui
joue de cette autre flûte.
De sentier en sentier,
elles se sont laissées guider
par la mélodie qui
semblait de
plus en plus proche.
Une des Indiennes,
la plus belle,
la
plus svelte, était aussi
la meilleure
chasseresse.
Et comme les autres,
elle
a voulu blesser l’oiseau
pour l’empêcher
de fuir et
l’obliger à ne chanter
que pour
elle.
Et soudain,
quelle surprise, pour
les Indiennes et pour
nous !
Une fois tombé sur le
sol, l’oiseau s’est changé en un
très beau garçon.